Τρίτη 15 Μαΐου 2012

« Non, la grèce ne quittera pas la zone euro. »



A vous de voir, en fonction de ce que vous connaissez du personnage, dans quelle mesure c'est une fiction... Voici en tout cas la première fois depuis le début de la crise que l'on explore l'idée suivante : juste, ne rien faire.
« Non, la grèce ne quittera pas la zone euro. »
Le nouveau président français papillonna des yeux, en un geste qui rappelait l'un de ses prédécesseurs, puis il rajusta ses lunettes. Il s'adressait à Mme Merkel, chancelière allemande, assistée de M. Draghi, pas encore jugé par la Cour Pénale Internationale de La Haye et encore dirigeant de la Banque Centrale Européenne.

Mme Merkel répondit sèchement que les grecs pouvaient aller se faire voir où ils voudraient s'ils n'acceptaient pas les réformes de structures, et que les français pourraient faire de même s'ils n'entendaient pas à temps les signaux d'alertes qu'on dédaignait leur adresser gentiment.
  • Vous ne comprenez pas, Mme Merkel. Je ne dis pas que les grecs font les bons choix : je vous rappelle simplement l'attachement total et complet de la France à ses engagements internationaux. Je vous rappelle qu'aucune procédure n'existe pour sortir de l'Euro. Pour changer les règles du jeu, il vous faut une unanimité. Et vous ne l'aurez pas puisque la France s'y opposera. Vous vous souvenez ? L'Euro est une autoroute sans sortie, comme le disait Yves Thibault de Silguy. La monnaie des grecs, c'est votre monnaie. Les grecs transforment leurs créances sur la banque centrale de Grèce en créance sur la Bundesbank, à chaque fois qu'ils transfèrent de l'argent de leur compte chez Emporiki à leur compte sur la Dresdner Bank. Du coup, la qualité du bilan de la Bundesbank, c'est moyen moyen ces temps-ci... Mais vous n'y pouvez rien. Tant que les grecs n'ont pas de croissance, il en sera ainsi. »
  • Alors c'est nous qui partirons (la Chancelière fronce les sourcils.)
  • Non, Madame Merkel, vous ne partirez pas non plus, pour la même raison. La monnaie grecque, c'est votre monnaie et si la tchéquie vous refuse le droit de partir et vous y ligote, vous n'y pourrez rien faire. Je vais être plus précis : partez de la zone euro, et tout engagement européen envers vous sera nul et non avenu : en matière de défense, mais aussi de livraison énergétique, par exemple. Votre départ, ou celui de la Grèce, nous contraindrait illico à constater que l'Allemagne ne tient pas ses engagements internationaux ; en conséquence, nous ferions reconnaître caduc, par la force du droit international, tout traité international que vous auriez violé : traité instaurant le MES, traité de Lisbonne, les engagements transatlantiques...
  • Vous ne pouvez pas faire cela ! Vous nous devez tout ! Si nous n'avions pas créé l'euro votre monnaie vaudrait la moitié de ce qu'elle valait en 2000 ! Et en plus le traité de Lisbonne c'est vous qui l'avez rédigé !
  • Madame la chancelière, c'est la réflexion que se font ceux de nos concitoyens français qui font leurs courses... Je veux dire, que notre monnaie a déjà perdu de sa valeur. Par ailleurs nombreux sont les français qui pensent que le texte est trop proche de celui refusé par référendum en 2005 ; ils aimeraient se prononcer, sauf votre respect, sur la validité du traité. Parfois je me dis qu'ils devraient avoir eux-même l'occasion de le ratifier par référendum.
  • Ce n'est pas comme ça que vous allez redresser les finances de votre pays ! C'est totalement irresponsable !
  • Madame la chancelière, à l'heure actuelle, je ne maîtrise pas ma dette publique parce que si les marchés décident d'augmenter les taux, elle s'accroît sans que j'aie de prise là-dessus. Ca, c'est irresponsable, car cela me met en difficulté pour acheter tous ces beaux produits de votre belle industrie.
  • Vous n'avez qu'à faire ce qu'on vous dit ! Baissez le coût du travail et privatisez !
  • Non. C'est illogique. A chaque fois que les grecs ont fait un pas dans cette direction les marchés les ont attaqués derechef.
  • Alors vous ferez quoi ?
  • Rien.
  • RIEN ???
  • Rien. Il n'y a rien à faire. Les marchés sont efficients, vous vous souvenez ?
  • Mais pour les calmer...
  • Pardon ? Ce sont des gens en quête d'opportunité, non des bêtes peureuses. Si vous leur donnez le sentiment qu'ils peuvent exiger plus de vous, ils saisissent leur chance.
  • Mais les taux d'intérêts vont augmenter sur les emprunts français !!
  • Et alors ! Tant qu'ils prêtent !
  • Mais ils ne vont plus prêter !
  • Eh bien nous cesserons de les rembourser !
  • Quooi ?
  • Ils sont assurés, non ?
  • Jein.... oui mais non, quand même... Vous allez couler vos propres banques avec des arguments pareils ! Vous êtes complètement fou !
  • Madame Merkel, vous n'êtes pas libérale ! Elles coulent, et alors ? Ce sont des banques privées, il existe un droit des faillites, non ? C'est bien ça, le libéralisme, que je sache ? De plus, nous pouvons racheter des parts. Pas besoin de beaucoup d'euros pour ça... je dirais même, un par banque, c'est assez.

Tremblante et furieuse, la chancelière comprend qu'elle a un problème diplomatique sérieux à résoudre. Elle se demande si la sortie complète du nucléaire et la dépendance énergétique à ses voisins immédiats était une si bonne chose que cela. Bonne, certes, mais peut-être un peu précipitée...

Mario Draghi, fulminant, s'interposa :
  • Monsieur Hollande, vous n'êtes pas un imbécile, arrêtez ce cinéma ! Vous savez bien que c'est stérile, vous n'améliorerez pas comme ça la situation ni des grecs, ni des français, ni des allemands ! Il faut des réformes de structure !
  • Ah ? Prouvez-le. Démontrez-moi en quoi les grecs se portent mieux maintenant qu'il y a deux ans.
  • Ah c'est facile ça ! Evidemment qu'ils ne vont pas mieux maintenant, parce qu'ils ne sont pas allé au bout du processus !
  • Bon, prouvez-moi au moins que les islandais se portent plus mal qu'il y a deux ans, et que l'argentine se porte plus mal qu'en 2002 ?
  • … Oui mais on ne peut pas comparer...
  • Si vous préférez, nous pouvons réexaminer l'histoire de France. Vous savez, nous avons pratiqué cet exercice cent cinquante neuf fois depuis Clovis. Nous avons une certaine expérience. Nous trouverons bien quelques points de comparaison intéressants. Par exemple, il y avait un banquier qui s'appelait John Law, vers 1710, il vous ressemblait un peu... Il émettait beaucoup d'argent qui ne valait rien, et un jour ça c'est vu... Sa fin de vie n'a pas été agréable, à John Law...
  • Mais vous aurez la révolution !
  • Nous y perdrons nos économies, mais nous n'aurons plus de dettes non plus. L'un dans l'autre on y gagne. On aura le problème de renflouer les particuliers et les entreprises au lieu de devoir 1700 Milliards d'euros. Pas sûr qu'on soit vraiment perdants. Et le pays est quasi autonome sur le plan alimentaire et pour la production d'électricité. Pas comme l'Allemagne. On a 5 millions de chômeurs à mobiliser sur un projet de survie de société solidaire en temps de crise.
  • Vous ne pourrez pas les renflouer, vos particuliers. Les banques ne vous prêteront pas.
  • Vous rembourseront-elles les prêts que vous leur avez accordés ? Combien de temps tiendrez-vous, M. Draghi, trois ou quatre minutes peut-être ?
  • Mais qu'est-ce que vous voulez, à la fin !!!!!!

Monsieur Hollande prit une inspiration. Devant ses partenaires blêmes, il dit doucement :
« Bon. Personne ne veut de ces scénarios, n'est-ce pas ? Alors maintenant on va parler croissance et protectionnisme européen. Comme des gens raisonnables, ce que nous sommes tous, nous ici présents. On va oublier le dumping social et les privatisations qui ne sont pour l'Etat que de la privation de ressources, et on va commencer à réfléchir pour de vrai. Ah, et je vous préviens. Ces pays qui font du protectionnisme tout en prêchant le libre échange pour les autres, vous oubliez. Ils se débrouilleront. Marre de servir de vase d'expansion à la zone dollar, et de passer pour des marionnettes devant le monde entier. »

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